Atterrissage de l’avion largueur malgré un avion aligné pour décoller

Lors d’un vol d’instruction, après les essais moteur au point d’attente, nous effectuons un message radio pour remonter la piste 22. Lors du roulage sur la piste, l’avion largueur s’annonce en base gauche 22. Je lui signale que la piste est engagée, que je n’ai pas entendu de messages radio précédents de sa part. Il me dit qu’il vient d’être laché par Iroise. Je lui propose de faire demi-tour, il me dit que j’ai 2 minutes. Je décide de poursuivre le roulage. Lors du demi tour pour alignement, il me demande de maintenir ma position et atterri, libère la piste par le taxiway A. Je poursuis mon vol avec mon élève.

J'ai l'habitude de la cohabitation avec les avions largueurs. Je comprends leurs impératifs de rentabilité. J'adapte mes trajectoires quand je peux pour leur facilité la vie. Cependant, ils devraient tout simplement respecter la réglementation en s'intégrant en début de vent arrière à la bonne altitude.

Lors d’un vol d’instruction, après s’être assurée que la piste et la finale sont dégagées de tout trafic, le FI s’annonce, remontant la piste. Le temps d’occupation de piste est d’environ 5 minutes, car il faut remonter environ 1200m pour s’aligner au seuil 22. Le pilote largueur s’annonce sur la fréquence, directement en base, indiquant avoir été libéré tardivement par le contrôle de la TMA de classe D. Après une coordination entre les 2 pilotes, sur le timing restant, le pilote largueur donné l’instruction au Dr400 de maintenir sa position. Il se pose alors sur piste 22, alors engagée, consciemment, en visant un point d’aboutissement assez éloigné du seuil. Il dégage la piste normalement via le taxyway A. Le Dr400 décolle ensuite normalement. Il n’y a pas eu de débriefing entre les deux pilotes. Une photo prise pendant l’alignement, dans l’attente imposée du départ permet de visualiser la situation.

Nous avons tous conscience de l’impératif de rentabilité pour ce genre d’activité. Néanmoins, cela vient toujours après la sécurité des vols. Même libéré tardivement par le contrôleur d’approche, le largueur aurait dû intégrer début de vent arrière, à l’altitude du circuit. Il n’y aurait d’ailleurs pas eu de souci, dans ce cas.

Cette situation d’intégration très haut sur le plan, bien au-dessus du circuit, en vent arrière ou base est accidentogene. Pendant la saison, plusieurs occurrences ont été observées.

Concernant le temps d’occupation de piste, qui est relativement important, la politique du club est de remonter toute la piste. En effet, en cas de panne moteur au décollage, les zones d’atterrissage sont très limitées à cause de l’environnement géographique.

Actions correctives : dépôt d’un rex et cresag.

Actions préventives :
Rappel des trajectoires en auto information, dans le circuit de piste.