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Fort vent rabattant en approche
Ref : 4FQ1Q9SDHDE

Dates

Date de déclaration : 12/09/2023
Dernière modification : 23/10/2023
Date de clôture : 23/10/2023

Descriptif de l'évènement

Je fais une première branche de LFxx à LFMyy avec mon ULM Skylane 100cc pour déposer ma compagne, puis je reprends l'avion pour me poser à LFzz où je vais passer 4 jours. La météo était correcte. 3h12 de vol pour la première partie. Sous la couche parfois éparse, parfois overcast, on se fait légèrement chahuter sous les cumulus mais sans excès. Le PA faisait l’essentiel du travail.
Je passe une heure à LFyy. Je discute avec des pilotes, je fais les pleins (ils ont de l'UL91!) et je décolle. Il est 18h30 LT. ETE 35mn à 115kt, et 127 en GS. En route, toutes les zones militaires et para se désactivent au fur et à mesure de mon arrivée. J'ai 12kt de vent arrière à 4500 ft. Un peu moins en descendant. La vie est belle. Je connais le terrain de LFzz pour m'y être posé plusieurs fois. A cet heure-là il n'y a plus de contrôle. Je prévois de me poser en 29 avec le vent d'ouest. En arrivant un avion est en tour de piste. Il fait des touchers. Fort de cette information et arrivant d'Avignon, je décide de m'intégrer directement en vent arrière derrière lui. J'ai confirmation de la piste en service, et de l'absence d'obstacle. J'ai juste à descendre à l’altitude indiquée. Je m'annonce et j'attends de passer une crête à 1900 ft pour descendre au 1300 prévus par la VAC. Je suis à 2500 pour avoir de la sécurité, et je sais que j'ai le temps de résorber mon altitude avant de rejoindre la vent arrière qui est assez près de cette colline. Je m'attends à avoir un léger rabattant après le passage de la crête, considérant le vent de queue et la configuration géologique local. Avec 10 kt de vent et aucun thermique en route, je ne m’attends pas à de grosses turbulences. Je réduis quand même ma vitesse pour sortir de l'arc jaune et descends.
Le rabattant a été d'une telle violence, que je me suis retrouvé à cogner le plafond avec la tête. J'étais pourtant bien attaché. Tout a volé dans l'habitacle. Bagages, extincteur, iPad, iPhone, appui-tête. J'ai perdu mon casque. et j'ai fini par casser le plexiglas du toit. En tapant sur le plafond, j'ai fatalement tiré sur le manche que je tenais à deux mains, provoquant une action à cabrer. En redescendant sur le siège, je repoussais le manche et je retapais le plafond. J'ai fait ça 3 ou 4 fois avant de comprendre ce qu'il se passait. J'ai décidé de lâcher le manche. L'avion était trimé correctement. Il s'est mis à plat tout seul. J'ai remis mon casque, évalué les dégâts, testé les commandes, retiré les objets tombés près des palonniers en place droite et poursuivi ma route comme prévu en communicant ma position à toutes les étapes de l'atterrissage. Je me suis garé au parking et constaté qu’il y avait désormais un toit ouvrant sur le Skylane. A priori, rien d'autre qu'un plexiglas à remplacer. Ce roller-coaster a duré peut-être 15 secondes (pas facile d’évaluer) mais ça m’a laissé songeur sur la créativité et la variété des problèmes qu'un pilote peut rencontrer depuis l'arrivée au hangar jusqu'à l'arrivée au parking de destination.
En réfléchissant, je me dis que ce genre d’évènement est particulièrement rare et imprévisible. J’ai fait du planeur dans les Alpes, et même si je n’ai pas ma qualif montagne, je connais assez bien les phénomènes singuliers qu’on rencontre. En regardant sur la carte VAC de LFzz, je relis cette phrase « Par vent de nord-ouest, risque de forts vents rabattants dans l’ouest du terrain ». J’étais totalement dans cette configuration, et même si j’avais conscience du risque, je l’ai largement sous-estimé. Pour deux raisons à mon sens : il y a beaucoup d’information sur les cartes, comme les obstacles, le handling par exemple, et la charge mentale est suffisamment forte en intégration pour qu’on néglige ce genre de détail. Or, si l’information est indiquée, c’est bien qu’il y a une raison. L’autre erreur a été de décorréler la force du vent (10kt?) et la violence des rabattants. Avec plus de vent, je me serais davantage méfié. J’aurais par exemple (et j’ai hésité à le faire) pris un cap au nord, survolé la colline à une plus grande hauteur et rejoint la vent arrière loin des pentes. Heureusement, j’étais seul. Je n’ai pas eu à gérer la panique d’un éventuel passager. J’étais initialement plutôt en forme et content d’arriver, sans nécessité impérieuse de me poser. Malgré la configuration, je n’ai jamais été près du sol. En revanche, la rapidité et la brutalité des variations d’assiette auraient aussi bien pu amener l’avion à décrocher ou à dépasser excessivement la VNE. J’aurais également pu m’assommer ou prendre un coup d’extincteur, ou de n’importe quel objet. Rien n’est cassé et je n’ai aucune blessure. Mais cette leçon est précieuse. A l’avenir, je resserrerai mes ceintures de sécurité 4 points en vol près du relief et j’arrimerai les objets lourds. J’éviterai de passer trop près des crêtes quand je sais qu’il y a un vent de pente en amont.

Classification de l'évènement

La déclaration concerne : Sécurité des vols (SV)
Catégorie : Environnement
Nature du vol : VFR Jour
Conditions météo : CAVOK 10kt
Environnement : Non Contrôlé (Classe F, G)
Phase de l'évènement : En approche
Type de vol : Navigation
Type d'évènement : Turbulence en vol
Type d’aéronef : ULM multiaxes
Equipement : Instrumentation mixte (aiguille + GPS par exemple)

Evaluation du risque

Traitement de l'évènement



Actions correctives :

Actions préventives :


Le commentaire du déclarant vaut analyse et synthèse

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