Vol retour du Puy-en-Velay on top au FL095. Devant moi (secteur sud) une couche laiteuse semble se confondre avec la masse nuageuse que je survole. Je décide de descendre dans ce qui me semble être alors une couverture plus fine laissant entrevoir la couleur sombre du sol. Je me dis que si je me suis trompé je ferai demi-tour en remontant pour retrouver les conditions VMC. Mais dès que je rentre dans la masse nuageuse (qui n'est pas fine) je me retrouve à lutter pour stabiliser mon vario. Je me réfère à la maquette+bille, au vario et à l'altimètre mais je n'utilise pas l'horizon pourtant présent à bord donc je n'ai pas de contrôle d'assiette. J'ai l'impression d'être pris dans l'aérologie du nuage et de subir des courants ascendants/descendants et je vois le vario prendre de fortes valeurs oscillant entre +1000 et -2000 en butée .Je perds de l'altitude. Je suis en contact avec Provence Info. Je me suis déjà reporté en IMC. Devant mon impuissance à stabiliser mon altitude j'annonce une "perte de contrôle". Provence me donne toute latitude pour évoluer dans le plan vertical et horizontal et me communique l'altitude de sécurité : 4200 pieds. Grâce à la maquette je garde les ailes à plat. Je ne décroche pas mais j'ai l'impression d'être cabré en descente et je décide de "rendre la main". Le bruit moteur semble confirmer mon ressenti. Je vois ma vitesse-trop élevée- et je réduis à 2000tr/mn. Cela réduit les oscillations verticales. J'ai perdu autour de 3000 pieds (FL075/FL045). A 4500 pieds environ je commence à voir le sol. J'annonce. Provence Info me propose un guidage vers Carpentras (plus proche) ou Avignon qui dispose d'une météo terrain avec un plafond à 2400 pieds. J'opte pour Avignon. Le vol est beaucoup moins chahuté, j'arrive à contrôler mon assiette et mon altitude. Provence me communique les altitudes de sécurité : 3000 puis 2000 pieds. Je descends en fonction. A 3 Nm du terrain je distingue les installations et je suis transféré à Avignon. J'ai retrouvé les conditions VMC dans la CTR d'Avignon. J'intègre et je me pose. Je ravitaille. Je repars via le transit 1700 pieds dans Salon, sous la couche. La fin de vol se déroule sans problème et je me pose à Aix.

A la base de mauvaises décisions, notamment un optimisme par rapport à l'évolution de la météo m'ont fait entreprendre et poursuivre ce vol.
J'avais suivi une sensibilisation vol sans visibilité avec mon instructeur ainsi que deux initiations IFR dans les 2 dernières années. Malgré cela je n'ai pas utilisé l'horizon artificiel, peut-être par manque d'habitude. Et si j'avais retenu l'importance de garder les ailes horizontales, ne pas avoir pensé à l'utiliser m'a privé de l'unique outil de contrôle d' assiette qui m'aurait permis d'avoir une action lissée sur le manche et de moins surréagir par rapport à ce qui me semblait être des mouvements convectifs.

L'étude et l'analyse de la météo avant le départ est insuffisante, et les risques importants.
La pression de "l'objectif destination" semble avoir joué un rôle conscient ou inconscient.
Une réelle mise en danger a eu lieu au cours de ce vol, lié a la décision de partir, et la gestion du vol et des choix pris en cours de vol

Actions correctives :
Ré évaluation des compétences dans la préparation d'un vol, et ré entrainement au VSV et aux prises de décisions
Actions préventives :
Diffusion de cette expérience dangereuse, pour exemple, a l'ensemble des pilotes